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Saint-Jacques-de-Compostelle

Situation
Le Saint
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Le Carnet
Rite

- Situation -

Saint-Jacques-de-Compostelle est une ville du nord-ouest de l'Espagne, dans la province de La Corogne ; c'est la capitale de la Communauté autonome de Galice. Sa population était de 93584 habitants en 1998. Elle est le siège d'un évêché et l'une des principales métropoles religieuses d'Espagne. Parmi les activités industrielles on trouve la fabrication des toiles de lin, les savonneries, l'industrie alimentaire et les articles religieux.

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Magnifique cathédrale romane, consacrée en 1128
Un premier sanctuaire fut érigé très tôt. Il fut détruit en 987 par les Arabes. A sa place même fut édifiée la magnifique cathédrale de style roman. Sa construction prit 75 ans (de l'an 1075 à 1150). Ses 8000 m² permettaient d'accueillir la foule des pèlerins. Elle possède des sculptures très riches avec par exemple le Portail des Orfèvres et le Porche de la Gloire. La façade construite dans la première moitié du XVIIIème siècle est surmontée de deux hauts clochers.
Plan de situation
 

- Le Saint -

Saint-Jacques était le fils de Zébédée et de Marie Salomé, frère de Jean l'Évangéliste et l'ami des apôtres Pierre et André. Ils exploitaient ensemble une petite entreprise de pêche sur le lac de Tibériade. Jacques fut l'un des plus fidèles compagnons du Christ ; il fut associé aux évènements les plus marquants de sa vie notamment la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration, la nuit passée à Gethsémani, la veille de sa mort.

Après la Pentecôte, il partit prêcher la Bonne Nouvelle et traversa l'Océan afin d'évangéliser l'Espagne.; son embarcation s'échoua à l'embouchure de l'Ulla. Pendant 7 ans, il sillonna le pays avant de retourner en Terre Sainte. De retour en Palestine, il fut le premier d'entre eux à périr lors de la persécution ordonnée par Hérode Agrippa, en l'an 43 de notre ère. Il fut décapité. 

Ses disciples forcés de quitter la Palestine, emmenèrent en Espagne son corps qu'ils ensevelirent près de la côte où ils s'échouèrent, à l'endroit même où il avait accosté quelques années plus tôt.

L'arrivée des barbares puis plus tard des Arabes plongèrent dans l'oubli l'existence même du tombeau.

- Histoire -

La ville de Saint-Jacques-de-Compostelle ne fut pas touchée par cette conquête musulmane. La reconquête s'organisa autour de la Galice, des Asturies et de la Catalogne. Dès le début du IXe siècle, Saint-Jacques-de-Compostelle fut un haut-lieu de pèlerinage de l'Église catholique, l'un des plus importants d'Espagne : la légende voudrait que saint Jacques le Majeur, après sa mort à Jérusalem, y ait été déposé miraculeusement. Les restes de l'apôtre Jacques furent immédiatement l'objet de la vénération populaire et durant tout le Moyen Âge, le pèlerinage de Compostelle attira des foules de pèlerins venus à pied de toute l'Europe. La ville conserve de superbes édifices du Moyen Âge, dont l'un des plus beaux est la cathédrale romane, consacrée en 1128, qui renferme le tombeau et les reliques de saint Jacques. Elle abrite l'université de Saint-Jacques-de-Compostelle, l'une des plus vieilles d'Espagne, fondée en 1532.

An 813 - La découverte du tombeau de saint Jacques.

C'est au IXe que sa redécouverte publique va bouleverser toute l'Europe. En l'an 813, I'ermite Pelayo, vivant près du sanctuaire actuel voit toutes les nuits naître d'un monticule une lueur semblable à celle d'une étoile. (d'où l'étymologie légendaire de Compostelle : "campus stella", le champ de l'étoile ; en fait, les linguistes croient plutôt, à "Compositum", apprêt funéraire, ou à "compostum", placé ensemble, ces deux termes s'appliquant de toute manière à des sépultures). Averti par un songe qu'il s'agit du tombeau de l'apôtre, Pelayo prévient Théodomir, évêque wisigoth d'Iria Flavia, et l'on retrouve les restes du Saint et de ses disciples. 

Dans la première moitié du IXè siècle cette découverte aux confins du monde connu, de la tombe de l'Apôtre Jacques fut ainsi le début d'un immense mouvement de pèlerins, venant de toute l'Europe et qui perdurera pendant plus de mille ans.

La tradition s'était ensuite endormie, sans jamais s'éteindre complètement. Redécouverte dans les années 1950, cette tradition s'est de nouveau développée avec une incroyable rapidité et sa reconnaissance officielle est venue, ces dernières années des autorités tant civiles que religieuses :
Rappelons-nous ce que nous disait Jean-Paul II au cours de sa visite à Saint-Jacques en 1982 :
«de Saint-Jacques je te lance, vieille Europe, un cri plein d'amour, retrouve-toi toi-même, retourne à tes origines…»

- Reconnaissance -

Souvenons-nous également que le 23 octobre 1987, le Conseil de l'Europe, associant la tradition de Compostelle à la formation d'une culture commune européenne, qualifia formellement l'ensemble des pèlerinages à Saint-Jacques de "Premier Itinéraire Culturel Européen". En novembre 1999, l'UNESCO inscrivait les chemins de Saint-Jacques au patrimoine mondial de l'humanité, prônant ainsi la sauvegarde du patrimoine historique, littéraire, musical et artistique créé par les pèlerinage.

Voici le texte intégral de la "Déclaration de Saint-Jacques-de-Compostelle" lue à Santiago par Marcello Oreja, alors Secrétaire Général du Conseil de l'Europe au cours du lancement du premier "Itinéraire Culturel Européen"


Déclaration

DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE

La dimension de ce qui est humain dans la société, les idées de liberté et justice et la confiance dans le progrès sont des principes qui ont façonné historiquement les  différentes cultures qui constituent la , si particulière, identité de l'Europe.
Cette identité culturelle est possible et l'a été en raison de l'existence d'un espace européen chargé de mémoire collective, traversé par des chemins capables de surmonter les distances, les frontières et les langues.
Le Conseil de l'Europe propose à présent la revitalisation de l'un de ces chemins, celui qui conduisait à Saint-Jacques-de-Compostelle, en tant que base et exemple pour des actions futures, compte tenu de son caractère fortement symbolique dans le processus de construction de l'Europe.
A cet effet, nous lançons un appel aux autorités, aux institutions et aux citoyens afin de :

1. Poursuivre le travail d'identification des Chemins de Saint-Jacques sur l'ensemble du territoire européen;

2. Déterminer un système de signalisation des principaux points de l'itinéraire grâce à l'utilisation de l'emblème proposé par le Conseil de l'Europe ;

3. Développer des actions coordonnées de restauration et revalorisation du patrimoine monumental et naturel situé le long de ces Chemins ;

4. Créer des programmes d'animation culturelle qui permettent de récupérer l'héritage historique, littéraire, musical et artistique créé par les pèlerinages à Saint-Jacques-de-Compostelle ;

5. Promouvoir des échanges permanents entre les villes et les régions situées le long de ces chemins ;

6. Encourager, dans le cadre de ces échanges, la création artistique et culturelle contemporaine afin de renouveler sa tradition et faire la preuve des valeurs intemporelles de l'identité culturelle européenne.
 


Emblème des Chemins de Saint-Jacques

balisage de la route

Borne signalétique

- Emblème -

La coquille représente un coquillage marin, le Pecten Maximus L. qui vivait le long des côtes européennes, de Madère à la Norvège et également sur les plages de Galice. Sans que l'on en connaisse les véritables raisons, cette coquille devint l'emblème fondamental du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle.

Le Guide du Pèlerin nous apprend que, dès le XIIè siècle, sur le parvis devant le portail septentrional de la cathédrale Saint-Jacques, on vendait " aux pèlerins de petites coquilles de poissons qui sont les insignes de Saint- Jacques...(ainsi que)...des outres de vin, des souliers, des besaces en peau de cerf, des bourses... L'importance du commerce de ces coquilles était telle qu'il fut très rapidement réglementé et se fit, dès le XIIIè siècle, avec licence et interdiction de vente en dehors des villes sous peine d'excommunication ! La demande était telle qu'on leur substitua, dès le XIIè siècle, des imitations de plomb.

Coquilles et insignes achetés dans les différents sanctuaires attestaient l'état de pèlerin de ceux qui les portaient, protégés ainsi par une sorte de " droit international" mais également véritable viatique pour l'au- delà. La quasi totalité est effectivement trouvée dans des inhumations qui sont autant d'informations sur les lieux de dévotion et sur les routes empruntées par les pèlerins, souvent bien différentes des quatre chemins indiqués par le Guide du pèlerin, rédigé par le moine Aimery Picaud au XIIè siècle, véritable guide touristique avant la lettre, à l'usage des milliers de fidèles qui empruntaient les multiples chemins les menant à Compostelle

- Les Itinéraires -

Afin de relier Saint Jacques De Compostelle en Espagne, les Pèlerins de l’ensemble de l’Europe devaient obligatoirement traverser la France. De tout le Moyen-âge, cette destination fut sans conteste la plus importante. De nombreux monuments historiques jalonnent les différents itinéraires.

Parmi ces itinéraires, les quatre principaux sont :

Paris - Ostabat - Ibaneta Pass
Ce premier chemin part de Hélécine (Belgique) pour rejoindre Ostabat dans les Pyrénées-Atlantiques.
C'est la "Voie Paris-Tours"
Vézelay - Ostabat - Ibaneta Pass
Le deuxième chemin GR 654 part de Namur (Belgique) pour se terminer à Montréal-du-Gers où il rejoint la "Voie du Puy".
C'est la "Voie de Vézelay"
Le Puy - Ostabat - Ibaneta Pass
Ce troisième chemin GR 65 part de Genève et passe par Le Puy-en-Velay.
C'est la "Voie du Puy"
Arles - Somport Pass
C'est la "Voie d'Arles"
Les trois premiers chemins la rejoignent, pour former un seul et unique sentier, à Puente-La-Reina, en Espagne
 A partir de ces axes majeurs, il existe de nombreuses variantes de parcours. La longueur total des chemins ayant été identifiés comme associés au pèlerinage est supérieure à 5000 km.
Paris était le point de départ des routes de Boulogne, Tournai, tandis que les chemins venant de Caen, du Mont-Saint-Michel et des Iles Britanniques se rejoignaient à Tours, Poitiers, Saint-Jean-d’Angély et Bordeaux. Bordeaux était d’ailleurs le port de destination des pèlerins venant de Grande-Bretagne par la mer.
Le Puy était le trait d’union avec la vallée du Rhône et les pèlerins qui venaient de l’Italie transitaient par Arles.
Les trois Chemins Ouest se rejoignaient à Ostabat en traversant les Pyrénées via le col d’Ibaneta ; le chemin d’Est passait par le col du Somport. L’ensemble des chemins se rejoignaient en Espagne à Puente-La-Reina. Il n'y a ainsi plus qu'un seul chemin appelé "El camino frances".
 
Tout le long de ces chemins, les pèlerins  trouvent  l’hospitalité chez l’habitant ou dans de nombreux  lieux mis à leur disposition. Les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle sont attirés par des besoins à la fois spirituels et physiques.

- Le Carnet du Pèlerin -

Le carnet de pèlerin (en espagnol credencial), est délivré par les associations après un entretien avec un ancien pèlerin. Il sert à justifier de la qualité de pèlerin. Il est une recommandation donnée par l'association à la personne qui le reçoit. En échange de cette recommandation, les associations sollicitent l'adhésion du demandeur et d'apporter ainsi sa contribution à la vie du mouvement jacquaire. Mais il n'y a aucune obligation.
Le carnet, tamponné à chaque étape sera la preuve de l' itinéraire. Il permettra de recevoir à Saint-Jacques-De-Compostelle la "Compostela", le certificat officiel délivré par le Bureau des pèlerinages de la Cathédrale aux personnes qui le demandent. Les conditions de délivrance de ce certificat sont d'avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied de façon continue (ou 200 km à bicyclette) et de déclarer avoir fait le pèlerinage dans un esprit de piété (pietatis causa). Un document de remplacement est remis à titre de souvenir aux voyageurs qui ne souhaitent pas faire cette déclaration.

- Le Rite -

A son arrivée à Saint-Jacques-De-Compostelle, le pèlerin entre dans la basilique par "la porte des pèlerins" puis par "le portail de la gloire" où se trouve la statue de Saint Jacques. Il pose alors son front sur "le trumeau" qui se trouve aux pieds de la statue appelée "Le Santo de los Croques" (Le Saint des Coups de Tête). De la main il creuse la pierre déjà marquée par des milliers d'autres pèlerins.
Dans la basilique, il passe derrière l'apôtre et lui fait une accolade en lui disant "Ami, recommande-moi à Dieu".
Autrefois les pèlerins échangeaient leur propre chapeau avec la couronne de Saint Jacques, et ils pouvaient aussi toucher la hache et le bourdon.
Chaque pèlerin va ensuite chercher son "diplôme de Saint Jacques" : "la Compostella".

Suivez le chemin de Gérard, Romain et Denis

Pèlerinage paroissial du 30 mai au 05 juin 2005